Un début d’année riche en émotions…
C’est un réveillon du 31 décembre peu ordinaire. Me voilà dans les airs à traverser une partie du globe ; de Marseille à Paris, de Paris à Seoul et enfin de Seoul à Siem Reap, soit 24h dans les pattes !
Les formalités effectuées à l’aéroport et me voilà à attendre mon tuktuk ; un tuktuk driver que je connais m’interpelle et nous commençons à faire la causette –visiblement mon anglais était redevenu fort méridional !, Sinn le taxi driver me klaxonne…me voilà de retour à la maison !
Il est des endroits, je ne peux l’expliquer, qui sont une évidence. Ici c’est l’euphorie du 1er janvier, les rues sont illuminées, parfois condamnées et c’est la fête dans les 4 coins de la petite ville de Siem Reap. A peine pris possession de ma chambre d’hôtel, me voilà parti retrouver mes amis, savoir s’ils me reconnaitraient ? Tout de suite, j’ai eu droit à « Batista is come back » par les tuktuk drivers que j’avais croisé tant de fois l’année dernière…et mes amis, Ravi, Chean, Dara, Som Ahn, Chantra, Sarun, Sorithea… me firent un accueil très chaleureux…on me connaissait encore !
Le 2 janvier, je suis allé retrouver mes petiots de l’orphelinat Cofco chargé de cadeaux (merci Olivier, Isabelle, Juan, Dominique, Myriam, Marianne, Eliane, Liliane, Marie-Jeanne, Dieudonné, Romain, Benoît&Crystal, Laurent….), tous m’avaient reconnu, ils avaient grandi et étaient super heureux d’ouvrir leurs cadeaux. Nimol, portant à présent une paire de lunettes de vue, s’est jeté à mon cou, a posé sa tête contre mon épaule « hello father hello father »…je contiens mon émotion de le retrouver….Nous avons joué ensemble aux petites voitures, avec un garage fabriqué par le plus petit Kimheang (boite de biscuits en carton !) et Sochatra préférait, quand à lui, s’amuser avec l’enveloppe postale en guise de chapeau ! C’est tellement bon de les revoir, de les voir sourire, de les voir heureux, car Papa Noël ne semblait pas s’être attardé aux chaussures de ces enfants…Un vélo offert par Isabelle à Kimheang a d’abord rendu très jaloux son frère ainé et très vite les 2 frérots se sont laissés pousser le long de l’allée principale ; je n’avais jamais vu Kimheang sourire autant, rire, être un enfant normal tout simplement. Et à chaque jour où je franchissais le portail de l’orphelinat, Kimheang et son frère ainé Kimheng, accouraient vers moi avec le précieux cadeau en criant « vélo vélo » pour que je les promène dans l’orphelinat qu’ils traversaient fièrement en klaxonnant !
Et puis ce fût une rencontre très émouvante pour Mengly ! Je lui avais fait la surprise de lui emmener Romain son parrain de France ; ils ne sont pas reconnus immédiatement mais soudainement, Mengly s’est jeté contre Romain et l’a serré très fort « father Romain »…Ces enfants sont en manque terrible d’attention, d’affection et c’est toujours avec une émotion intense que ces instants, ces bonheurs furtifs sont magiques et inoubliables. Mengly et Nimol ont donc profité de notre visite pour nous accompagner déjeuner en ville, prendre des forces, et s’éclater dans une piscine d’un hôtel 5 étoiles que j’avais réussi à convaincre de nous laisser entrer….Les clients de l’hôtel avaient mis en repos le temps de cette baignade très éclaboussante, leur sieste digestive !
Nous avons financé avec les dons du concert solidaire de la nourriture pour plus d’1 mois (400kgs de riz, viandes séchées, céréales, huiles, sucres, farine, lessive, épices…).
De plus, nous nous associons à Massimo, président d’une ONG italienne afin de participer à la construction des sanitaires et au dortoir des filles.
Et puis, je suis retourné dans la jungle pour suivre l’évolution du toit de l’école que nous avons financé grâce également aux dons du concert solidaire de novembre dernier. Après 4 heures de taxi, j’ai été accueilli comme un ministre ! Buffet de plats locaux chez le chef de village accompagné du maître d’école et de son doyen. Nous avons également financé près de 400 livres pour apprendre le khmer, les mathématiques, les sciences ainsi que quelques fournitures scolaires. Le doyen de l’école, suivi du maître, de Sinn et moi-même avons fait un discours…Et tous les enfants se sont levés et m’ont chanté des chansons pour me remercier, nous remercier, vous remercier. Nous avons également défini l’emplacement du second puits que nous allons financer en février, ce qui évitera parfois 30mn de marche pour aller chercher de l’eau aux gens du village.
Et puis ce fut des journées de retrouvailles à partager des plaisirs simples, avec des gens simples au grand cœur, dans un village paisible où le magique coucher de soleil rouge sur le Mékong vaut bien tous les anti-dépresseurs.
Deux semaines sont passées et déjà me voilà de nouveau à l’aéroport.
Il y a parfois des évidences que l’on se refuse de voir ou d’admettre… par manque de courage ? par peur ? par devoir ? …N’ayons pas peur d’être heureux !
Dom’
Quelques images …
